Comprendre les enjeux juridiques de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle (IA) s’infiltre progressivement dans tous les segments de notre vie quotidienne. Que ce soit pour prévoir le trafic, recommander des films sur Netflix ou même aider à diagnostiquer des maladies, cette technologie est partout. Cependant, comme pour toute nouvelle technologie perturbatrice, hérisser les poils du droit est presque inévitable. Le problème? Les textes de loi peinent à suivre l’évolution rapide de l’IA, et souffrent d’une mauvaise adaptation aux nouvelles réalités qu’elle crée. C’est ce qui mène à un déséquilibre entre le développement technologique et la législation en vigueur.
Quand l’Intelligence Artificielle défie le droit : principaux problèmes et controverses
L’un des problèmes majeurs que l’IA pose est celui de la responsabilité. Admettons qu’un accident se produise avec une voiture autonome, qui est en faute? Le fabricant du véhicule, le propriétaire, ou l’algorithme qui conduit la voiture?
La question est loin d’être simple et le droit peine à apporter une réponse claire. Il faut savoir que actuellement, la législation considère plutôt le propriétaire comme responsable de ce que fait sa voiture. Mais cela semble inadapté à l’ère des voitures autonomes, surtout quand on sait que l’IA elle-même peut apprendre et évoluer de manière autonome, et donc sortir des clous prévus par les humains.
Il y a également un aspect éditorial à la problématique, comme le rappelait le jugement de la cour fédérale américaine dans l’affaire Associated Press vs Meltwater en 2013. Un algorithme qui copie et regroupe des informations semble agir comme un éditeur humain. Donc, devrait-il être soumis aux mêmes droits et obligations, incluant la question délicate du droit d’auteur?
Propositions pour une nouvelle législation adaptée à l’évolution technologique.
Face à ces défis, il paraît impératif de proposer une approche centrée sur la création d’une nouvelle législation spécifiquement adaptée à l’IA. Nous pensons notamment au besoin dixit d’une sorte de « permis de conduire » pour les algorithmes, qui pourrait permettre de mieux les responsabiliser.
De plus, il serait intéressant de considérer l’IA non plus comme un simple outil, mais comme une entité capable d’actions autonomes, et qui serait assujettie à un certain nombre d’obligations et de responsabilités. Cela pourrait passer par la création d’une nouvelle catégorie juridique intégrant les entités autonomes non biologiques.
Enfin, pour les enjeux de propriété intellectuelle, une solution pourrait être de segmenter le processus créatif en deux parties: la création par l’IA pourrait être considérée comme une « pré-oeuvre », dont la valeur serait reconnue une fois qu’un humain l’aurait validée et retravaillée.
Ces propositions nécessiteraient une concertation internationale, en raison de la nature sans frontières de la technologie IA. Vous l’aurez compris, l’adaptation du droit à la révolution de l’intelligence artificielle n’en est qu’à ses prémices.